- rasant
-
• 1270 « qui est au ras de »; de raser1 ♦ (1678) Milit. Qui est à ras de terre. Fortifications rasantes.2 ♦ Qui rase (III), passe tout près. Lumière rasante. ⇒ frisant. Phys. Incidence rasante, d'angle peu inférieur à 90°. — Tir rasant, dont la trajectoire est tendue et d'une hauteur voisine de celle de l'objectif.3 ♦ (1872) Fam. Qui ennuie. ⇒ ennuyeux; barbant, rasoir. Un discours, un auteur rasant. « c'est rasant... J'en ai soupé, de la poésie » (Mirbeau).Synonymes :- barbant (familier)- bassinant (familier)- embêtant (familier)- emmerdant (populaire)- empoisonnant (familier)- enquiquinant (familier)- rasoir (familier)Contraires :- intéressant- prenantrasant, anteadj. Qui rase, qui effleure. Tir rasant.|| Au ras du sol. Fortifications rasantes.⇒RASANT, -ANTE, part. prés. et adj.I. — Part. prés. de raser.II. — AdjectifA. — Qui frôle une surface. Le vol rasant de l'hirondelle sur les eaux (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 444). D'une éminence lointaine qui, sans surplomber les remparts, permettait un regard rasant, nous observâmes une verdure serrée comme du cresson (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 838).— Spécialement♦ BALIST. [En parlant d'un projectile, d'une trajectoire] Qui reste toujours à une hauteur inférieure à celle de l'objectif. Feu, obus, projectile, tir rasant. La jolie blonde qui enlève [à l'assaillant] un bout de biceps d'une balle rasante (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 41).♦ OPT. [En parlant d'un rayon lumineux] Qui effleure une surface avec un angle d'incidence très faible. Incidence, lumière rasante.B. — Au fig. Importun, très ennuyeux. Synon. fam. assommant, barbant, embêtant, enquiquinant, rasoir; (vulg.) emmerdant, chiant. En amour, tout ce qui n'était pas vice et débauche le rasait. (...) Ah! non... tu sais... c'est rasant... j'en ai soupé de la poésie (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 243). Ces jours-là, elle annonçait d'avance qu'on ne la verrait pas; si c'était à cause de ses études, elle disait: « C'est rasant, je ne pourrai pas venir demain; vous allez tous vous amuser sans moi », d'un air chagrin qui me consolait un peu (PROUST, Swann, 1913, p. 395).Prononc. et Orth.:[
], [
-], fém. [-
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Fréq. abs. littér.:173. Bbg. QUEM. DDL t. 15.
rasant, ante [ʀɑzɑ̃, ɑ̃t] adj.ÉTYM. 1678; « qui est au ras de », 1270; de raser.❖1 Milit. Qui est à ras de terre. || Fortifications dominantes et fortifications (cit. 3) rasantes.2 Qui rase (III.), passe tout près. || Lumière rasante. — Tir rasant, dont la trajectoire est tendue et d'une hauteur voisine de celle de l'objectif. || Balles (cit. 9) rasantes.3 (1872, in D. D. L.). Fam. Qui ennuie. ⇒ Assommant, barbant, barbifiant, ennuyeux, fatigant, rasoir. || Un discours, un auteur rasant. || Un type rasant. ⇒ Raseur. || Est-ce assez rasant ce que je vous raconte là ! (→ Assommer, cit. 18.2). || Il trouve ce pays, ce bled rasant. || Un séjour rasant.1 Pour Wagner, puis pour Franck, pour Debussy, elle ne se donnait même pas la peine de dire « la barbe » mais se contentait de faire passer sa main, comme un barbier, sur son visage. Bientôt, ce qui fut ennuyeux, ce fut tout (…) Finalement ce fut la vie elle-même qu'elle vous déclara une chose rasante, sans qu'on sût bien où elle prenait son terme de comparaison.Proust, Sodome et Gomorrhe, Pl., t. II, p. 688.2 — Ah ! non… tu sais… c'est rasant… J'en ai soupé de la poésie… La petite fleur bleue… faut laisser ça à papa.O. Mirbeau, le Journal d'une femme de chambre, p. 261.♦ N. m. || Sa conférence était d'un rasant !❖DÉR. Rasance.
Encyclopédie Universelle. 2012.